On entend de plus en plus parler d’ateliers de fabrication assistée par ordinateur qui ouvrent leurs portes à la communauté pour qu’elle puisse s’initier à la fabrication d’objets utilitaires ou électroniques et bénéficier de temps d’atelier pour faire des projets personnels en explorant les possibilités offertes par ces nouvelles technologies. Développer son autonomie face au monde frénétique de la consommation, en fabriquant soi-même un objet avec des outils industriels est maintenant rendu possible grâce à la miniaturisation au coeur de l’ère du numérique.
Imprimante_3D_-_cité_des_science Droits : Benoît Prieur (Aga), Wikimedia Commons, Cc-by-sa-3.0
Au Québec, plusieurs initiatives concrètes ont pris naissance récemment au sein des institutions d’enseignement et des organismes communautaires municipaux (voir la liste dans la version pdf disponible au bas de cet article). Prenons l’exemple du projet-pilote Échofab qui a été mis en place en 2012 par l’organisme montréalais Communautique. Fondé en 1999, Communautique a pour objectif entre autre de : «contrer l’exclusion sociale liée aux technologies de l’information et des communications afin de développer une culture télématique démocratique2». Par extension, l’Échofab cherche à démocratiser la production d’objets industriels. Citons ses objectifs les plus pertinents qui résument d’ailleurs, ceux de la plupart des Fab Labs dans le monde :
1. Fournir un lieu public pour explorer les nouvelles technologies et participer à leur développement d’une manière responsable.
2. Encourager l’innovation et la création dans les communautés locales en ouvrant aux individus l’accès à des équipements polyvalents, des matériaux variés et des réseaux d’échange de connaissance.
3. Explorer le potentiel des Fab Labs pour impliquer les citoyens dans l’amélioration de leur milieu de vie tout en valorisant le développement de leurs intérêts et compétences.
4. Sensibilliser aux avantages de la revalorisation des matériaux, la réparation et la réutilisation des équipements 3».
Mini_maker_faire_7283448284_f2609ed460_o.jpg par maltman23 sur flickr Droits : http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.en
Amsterdam_Fab_Lab_at_The_Waag_Society.JPG Droits : Rory Hyde https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.fr
Concrètement, comment fonctionne un Fab Lab et à quel genre d’équipement peut-on avoir accès ?
La plupart des Fab Labs sont ouverts gratuitement au public pendant certaines plages de leur horaire et sont réservés aux membres et aux travailleurs autrement le reste du temps. Au niveau des équipements, on y retrouve souvent :
– L’outillage de soudure pour l’impression de circuits électroniques (Arduino) et pour faire de la robotique.
Une imprimante 3D (contrôlée à l’aide de logiciels informatiques)
Une découpeuse-fraiseuse CNC (contrôlée à l’aide de logiciels informatiques)
Une découpeuse laser (contrôlée à l’aide de logiciels informatiques)
Parfois l’outillage d’atelier plus traditionnel pour le travail du bois et du métal
Les circuits imprimés Arduino sont dotés de microcontrôleurs (circuits intégrés) qui permettent de programmer des séquences de signaux électriques utilisés en domotique et en robotique. Les plans des cartes Arduino ont la particularité d’être libres de droit, ce qui les rend beaucoup plus accessibles financièrement (le tiers du prix), en plus d’utiliser des logiciels libres pour les programmer.
Arduino316.jpg Droits : Nicholas Zambetti , licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license.
Depuis 2012, il existe également sur le marché des nano-ordinateurs monocartes du nom de Rasberry Pi qui connaissent un vif succès pour les mêmes raisons : ils sont compacts, peu chers, ils utilisent des systèmes d’exploitation libres de droit et ils permettent de s’initier relativement facilement à la programmation informatique.
Imprimante 3D Printing_with_a_3D_printer_at_Makers_Party_Bangalore_2013_11.JPG Droits : wikimedia Commons
Les imprimantes tridimensionnelles (3D) sont en train de révolutionner le monde de la production car elles permettent de fabriquer rapidement des prototypes en plastique sans utiliser de moule. Suite à une programmation issue d’un dessin 3D informatisé, la tête de l’imprimante émet un jet de plastique en fusion qui se solidifie au contact de l’air, et qui permet de former un objet complet par couches additives en quelques minutes. Maintenant que leur coût d’acquisition est beaucoup plus raisonnable (250$-400$), elles figurent parmi les outils de prédilection des Fab Labs.
Alors, qu’attendez-vous pour vous lancer dans la reproduction du bouton défectueux de votre sécheuse coréenne, ou dans la fabrication d’un circuit de contrôle des éclairages de votre sapin de Noël ? Tous à vos ordis ; Préparez vos outils, et Partez la production… tout en sirotant un bon café entre amis !
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